Danser l’image

À venir

Du 03 décembre 2022 au 30 avril 2023

Danser l’image. Le Ballet national de Marseille direction (LA)HORDE

L’histoire du Ballet national de Marseille, compagnie créée par Roland Petit en 1972, témoigne dès le départ et sous l’influence de ce chorégraphe ambitieux d’une énergie créative intense et profuse, fondée sur un substrat de collaborations, avec la scène artistique de son époque. Depuis septembre 2019, le BNM est dirigé par le collectif (LA)HORDE réunissant trois artistes, Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel, qui placent la danse au cœur de leur pratique pluridisciplinaire et développent des créations chorégraphiques, des films, des  performances, des installations, avec comme projet pour le BNM de « faire œuvre en la structure ». Danser l’image célèbre ainsi 50 ans de pratiques artistiques décloisonnées et dévoile plus de 130 costumes issus de collaborations avec des couturiers et designers de mode tels que Yves Saint Laurent, Hervé Léger, Gianni Versace, Y/Project, Ally Macrae…

Costumes, accessoires, dessins et croquis, éléments de décors contemporains, mais aussi photographies, films et vidéos des captations et répétitions, programmes, affiches, livres, distributions… forment un ensemble de traces tangibles de la vie qui fabriquent le BNM et en produisent l’image. À travers ce corpus, c’est le témoignage et les créations de l’ensemble des contributeurs, auteurs et collaborateurs qui s’énoncent : directeurs chorégraphes, danseurs, administrateurs, répétiteurs, costumiers, habilleurs, techniciens… artistes et créateurs de mode qui ont donné au Ballet toute sa singularité extatique. Aujourd’hui, le ballet, par ce choix radical d’une direction d’artistes, continue d’être le laboratoire qu’il a été pour l’expérience visuelle du geste dansé, hybridé des cultures matérielles exogènes. Cette exposition présente, sans exhaustivité, la suite constellée des personnalités qui ont fait et font la nature, sinon l’identité du patrimoine du BNM, et dont le costume est le centre de gravité, revisité dans cette exposition par le regard prospectif de la direction de (LA)HORDE.

« [Nous avons] souvent eu l’occasion de présenter notre travail performatif et nos films dans des espaces de musée, et nous sommes à la fois très honorés et excités d’avoir imaginé un écrin qui pourra accueillir les histoires et les œuvres qui ont traversé l’institution que nous dirigeons aujourd’hui. (…) Entre le monde de la mode et celui de l’installation, entre le white cube du musée et le set design, (…) le travail permettrait de déplacer, tout en l’évoquant, le contexte original de monstration des pièces pour l’ancrer dans un espace de projection à la fois très brut et onirique. » (LA)HORDE

 

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Fantasmagorie muséale, « dancing on the edge ».

D’un casino à un vestiaire étrange, d’une scène de bataille à la reconstitution d’une scène déjantée autour d’une limousine, la dimension cinématographique construit les plans de cette scénographie. Le mannequinage fait de postures expressives (gestes de répétitions, sauts, combats, séries, étirements ou cascades) propose de relire les costumes présentés dans une dynamique vivante. Co-conçue par (LA)HORDE en collaboration avec Julien Peissel et le commissaire Mathieu Buard, la scénographie joue entre la dimension spectaculaire d’une reconstitution paradoxalement vivante et l’esprit du musée, entre théâtre et archive, où les costumes tracent le récit multiple du BNM.

Le Ballet national de Marseille

Le Ballet national de Marseille fait partie des grandes compagnies chorégraphiques françaises de renommée internationale, précurseur dans le monde de la danse depuis sa création au début des années 1970. Quinze ans avant le lancement des Centres chorégraphiques nationaux, la ville de Marseille confie en effet à l’un des plus grands chorégraphes français, Roland Petit, la direction des Ballets de Marseille, qu’il inaugure en 1972 avec la création de Pink Floyd Ballet.
Pendant plus de vingt-cinq ans, le chorégraphe va (re)créer de nombreuses œuvres pour sa compagnie de danseurs, parmi lesquelles Les Forains, Carmen, Notre-Dame de Paris, Proust ou les intermittences du cœur, Parisiana 25, Les Amours de Franz, Coppélia, La Symphonie fantastique, etc. Après son départ, la direction est confiée à la danseuse Marie-Claude Pietragalla (1998-2004) qui signe neuf chorégraphies, puis au chorégraphe Frédéric Flamand (2004-2014) qui crée entre autres les ballets Titanic, La Cité radieuse, Orphée et Eurydice, Métamorphoses ou La Vérité 25 fois par seconde, et au duo Emio Greco et Pieter C. Scholten (2014-2018) avec notamment Extremalism, Momentum, Apparition I Disparition. Depuis septembre 2019, le BNM est dirigé par le collectif (LA)HORDE – Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel – qui place la danse au cœur de son travail et développe autour de ses pièces chorégraphiques films, performances et installations.

COMMISSARIAT

Mathieu Buard

Commissaire de l'exposition

Mathieu Buard est commissaire, professeur, critique. Commissaire indépendant d’art contemporain, Mathieu Buard conçoit des expositions qui soutiennent l’émergence artistique et les pratiques croisées. En tant que critique, il écrit pour différents supports éditoriaux : Magazine, Profane, Feu, Modes pratiques, Temple, ainsi que pour des artistes contemporains et leurs galeries (Almine Reich, Perrotin, The Pills…). Agrégé d’arts appliqués de l’École Normale Supérieure de Cachan, il est responsable des diplômes de Master et Licence à l’École Duperré Paris, à l’université Gustave Eiffel et à Paris III Sorbonne Nouvelle, il intervient également à l’ENS Paris Saclay. En septembre 2021, il a co-dirigé à Cerisy le premier colloque sur la mode : « La mode comme indiscipline ». Il exerce
enfin un travail de conseil pour des maisons de luxe, et accompagne la création contemporaine en particulier pour la Cité Internationale de la Tapisserie d’Aubusson où il développe une direction artistique pour le fonds contemporain.

Julien Peissel

Scénographe

Diplômé des Arts Décoratifs de Paris, Julien Peissel se dirige rapidement vers le monde de la performance et développe un travail scénographique actif, brut, proche de la plasticité d’un chantier et le plus possible éloigné de la notion de décors. Explosion, destruction, et machinerie chaotique deviennent des éléments récurrents de son travail. Son approche de la scénographie embrasse beaucoup d’aspects tels que la lumière, avec notamment la construction d’objets lumineux,
des mélanges de matériaux consommables, de récupération, et de construction, l’accessoirisation et la machinerie afin d’explorer plastiquement un univers complet. Avec la danse, il collabore avec Marion Lévy (Les Puissantes, En somme, Dans le ventre du loup). Il a réalisé également les décors filmiques de Vermilon Souls du réalisateur japonais Iwana Masaki et les scénographies de Julie Bérès (Soleil blanc, Orfeo, Le petit Eyolf), Stéphanie Chevara (Kroum l’ectoplasme), etc. Il travaille également en tant qu’éclairagiste à l’Opéra Bastille depuis 2001. Julien Peissel est scénographe pour le collectif (LA)HORDE depuis 2018 (WSHNWOTM, Room With A View, Marry Me In Bassiani).

Alice Gavin

Directrice artistique

Alice Gavin (*1987) est autrice. Elle partage sa pratique entre direction artistique, design graphique, et projets d’art. Avec ALICE GAVIN SERVICES™, bureau spécialisé dans la direction image, elle explore l’expérience artistique appliquée aux espaces de communication avec l’art contemporain, la culture et la mode avec les institutions culturelles. Elle intervient à l’École Duperré en Mode majeur Image Mode Editorial. De 2019 à 2021, elle est artiste associée au CCN Ballet national de Marseille direction (LA)HORDE. Elle dirige notamment la création d’un fond d’images photographiques contemporaines documentant 50 ans d’archives des costumes stockés à Marseille qui nourrit le projet d’exposition au Centre national du costume de scène et de la scénographie en 2022 à Moulins ainsi que l’ouvrage DANSER L’IMAGE. Le Ballet national de Marseille direction (LA)HORDE.

Mathieu Cabanes

Designer lumières

Mathieu Cabanes est diplômé du DMA de Lyon en partenariat avec l’ENSATT. Sa passion pour le lyrique l’amène à prendre part à plusieurs projets d’Opéra en France et à l’étranger, tels que Don Pasquale, Le XV de choeur, Carmen, Le barbier de Séville, etc. Il va éclairer différents rassemblements sportifs à l’Aréna de
Tokyo et au Stade Olympique de Rome. Associé à Lab212 (collectif d’artistes) il va mettre en lumière l’exposition Passifolia pour la Maison Hermès à Paris et le projet Novae exposé au MISK Art Institute à Riyad, en Arabie Saoudite. Mathieu Cabanes est amené à travailler sur des productions du metteur en scène américain Bob Wilson tels que Jungle Book, créé au grand Théâtre du Luxembourg, Ila Galigo en Indonésie, Oedipus en Russie et en Italie et au Portugal pour I was sitting on my Patio. Il est notamment directeur de la photographie sur différentes captations artistiques telles que Les Fêlures du mal et Il Primo omicidio.