Opéras russes, à l’aube des Ballets Russes, 1901-1913

Du 12 décembre 2009 au 10 mai 2010

À l’occasion du centenaire des Ballets Russes (1909-1929), le CNCS a choisi de participer aux commémorations en présentant une exposition de costumes d’œuvres lyriques de compositeurs russes, montées par Diaghilev ou par des théâtres parisiens dans le premier quart du XXe siècle.

En 1908, l’année qui précéda l’arrivée à Paris des deux grands danseurs Nijinski et de Pavlova, l’opéra russe avait déjà conquis le public. Serge Diaghilev (1872-1929), fondateur des Ballets Russes en 1909, avait présenté au Palais Garnier Boris Godounov, opéra de Moussorgski, avec Chaliapine dans le rôle-titre, dans des costumes de Bilibine.
Albert Carré, directeur de l’Opéra-Comique, avait donné dans son théâtre Snégourotchka, opérade Rimski-Korsakov, dans une somptueuse production inspirée des illustrations de Bilibine et réalisée sous l’égide de la Princesse Tenichev.
Sibéria, opéra de Giordano, est créé en 1911 au Palais Garnier, avec des costumes venus du Théâtre Bolchoï, dessinés par Golovine sur les conseils de l’archéologue V. Sizov pour la création en 1901 de La Pskovitaine (Ivan le Terrible) de Rimski-Korsakov à Moscou.
Enfin, c’est en 1913, l’année du Sacre du printemps, que Diaghilev récidive, cette fois avec une nouvelle production de Boris Godounov et la création de Khovantchina, autre opéra de Moussorgski, autre opéra historique russe, dans des costumes de Fédorovsky.

Les péripéties de l’histoire du spectacle ont fait que des costumes de ces quatre productions se trouvent aujourd’hui dans les collections du CNCS, via le fonds patrimonial de l’Opéra national de Paris.
L’esthétique somptueuse, brillante, dorée et brodée de Bilibine et de Bakst pour Snégourotchka et Boris Godounov, contraste avec celle, très moderne, des costumes peints de couleurs vives et de motifs géométriques de Fédorovsky pour Khovantchina, ou encore avec les costumes quasi ethnographiques d’Ivan le Terrible.
Cette exposition rassemble quelques 110 costumes de ces 4 productions, dans la grande majorité présentés pour la première fois, avec à l’appui maquettes, dessins, documents de travail et d’inspiration, et en complément une programmation de films dans l’auditorium du CNCS.

Commissariat de l’exposition et direction artistique

Martine Kahane

Commissaire
Conservateur général des bibliothèques, Martine Kahane s’est attachée pendant trente cinq ans à participer à la constitution de la mémoire de l’Opéra de Paris. Elle a d’abord dirigé la Bibliothèque- Musée de l’Opéra (qui dépend de la BNF), avant de créer et de diriger le Service Culturel, à la demande d’Hugues Gall, alors directeur de l’Opéra national de Paris. Le Palais Garnier est sa terre d’élection, le XIXe siècle sa période favorite, “la Petite danseuse de quatorze ans” de Degas son œuvre préférée, d’où une vingtaine d’expositions et autant de publications sur l’architecture de Charles Garnier, les ateliers de costumes et la compagnie du Ballet de l’Opéra, les Ballets Russes de Diaghilev ou encore le modèle du sculpteur.

Delphine Pinasa

Commissaire
Historienne de l’art, Delphine Pinasa complète sa formation universitaire, spécialisée dans le costume et le textile, par des expériences professionnelles au Musée de la Mode et du Textile à Paris, au Victoria and Albert Museum à Londres, puis à l’Opéra national de Paris, comme responsable du fonds muséographique des costumes à partir de 1993, puis du Service Patrimoine Costumes à partir de 2001. Depuis 2005, elle travaille pour le CNCS dont elle est nommée directrice déléguée en 2006. Commissaire de plusieurs expositions en France et au Japon, elle a publié plusieurs articles et ouvrages en relation avec l’histoire des costumes et des ateliers de couture de l’Opéra de Paris.

Giuliano Spinelli

Scénographe de l’exposition.
Né à Bologne en 1970, Giuliano Spinelli, après des études artistiques complète sa formation à l’Académie de La Brera à Milan, où ses travaux sont régulièrement sélectionnés pour des expositions et primés, comme par exemple le Mozart Laboratorium au Théâtre lyrique de Milan. Il sort de l’Académie en 1994, commence à travailler sur des expositions et des tournages pour la télévision, puis se consacre de plus en plus à la scénographie. Il acquiert de l’expérience comme assistant à la mise en scène dans diverses productions d’opéra dans des théâtres italiens dont l’Opéra de Rome, le Théâtre Massimo à Palerme et le nouveau théâtre de La Mirandola à Modène. Il a signé la scénographie de quinze autres spectacles. Depuis 1998, il a collaboré avec Ezio Frigerio, pour la scénographie de 25 autres spectacles pour les plus prestigieux théâtres internationaux. Sous la direction de Roman Calleja, en plus de La voce humana, il a réalisé la scénographie de Copenhagen de Michel Frayn.