Habiller l’Opéra, Costumes et ateliers de l’Opéra de Paris.

Du 25 mai 2019 au 03 novembre 2019

Habiller l’Opéra, Costumes et ateliers de l’Opéra de Paris. Une exposition événement sur l’histoire du costume de l’Opéra national de Paris de l’ouverture du Palais Garnier à nos jours.

À l’occasion du 350e anniversaire de l’Opéra de Paris, célébré en 2019, le Centre national du costume de scène présente une exposition sur l’histoire du costume dans ce théâtre depuis l’ouverture du Palais Garnier jusqu’à nos jours.
Ce vaste panorama s’articule autour des grands courants esthétiques dans ce domaine scénique au cours des XXe et XXIe siècles. Il est illustré d’une sélection d’une centaine de costumes et de toiles de décor, conservés dans les collections du CNCS ou encore au Palais Garnier et à l’Opéra Bastille, évoquant la création lyrique et chorégraphique ainsi que les grands succès du répertoire. La créativité des costumiers qui ont incarné ces évolutions, le savoir-faire des ateliers de couture qui les ont accompagnées, tout comme les directeurs du théâtre qui ont programmé les spectacles et choisi les équipes artistiques, seront évoqués dans cette grande fresque scénique.

L’Opéra national de Paris est une des trois institutions créatrices du CNCS, qui conserve dans ses collections plus de 5000 costumes issus de 400 spectacles produits dans ce théâtre et couvrant plus de deux siècles de son histoire.

Exposition organisée en partenariat avec

Le mot des commissaires :

« Cette mise en lumière de l’histoire du costume, des costumiers et des Ateliers de couture à l’Opéra de Paris est le moyen de rappeler l’importance de ce secteur de la scénographie et l’excellence de ceux qui en ont la charge. Les liens entre le CNCS et l’Opéra national de Paris sont nombreux et serrés. Dès l’origine du projet, l’Opéra s’était investi dans la constitution d’un fonds patrimonial d’environ 5 000 costumes et éléments de costumes, déposés dans leur totalité au CNCS. Ils y furent rejoints par les dépôts consentis par la Bibliothèque nationale de Franceet la Comédie-Française. Le lien entre ces trois institutions fondatrices du CNCS est plus fort que le seul apport de collections, toutes trois partagent la même exigence de qualité et le même souci de médiation et de pédagogie. Ce premier fonds a été enrichi régulièrement par de nouvelles pièces issues des déclassements de productions, sélectionnées d’un commun accord par la Direction des Costumes de l’Opéra et par celle du CNCS. Cette collection, dont les pièces les plus anciennes datent de la deuxième moitié du XIXe siècle, est très diverse dans ses styles, magnifique quant à ses créateurs et à sa réalisation. Présentée de façon chronologique, rythmée par les grandes étapes de l’histoire de l’institution, l’exposition « Habiller l’Opéra » permet de retracer l’évolution des esthétiques du costume à l’Opéra sur près de deux siècles. Dès la première exposition de costumes au Palais Garnier en 1995, puis pratiquement à chacune des 27 expositions présentées au CNCS depuis sonouverture, les Ateliers de couture de l’Opéra ont été des intervenants majeurs dont les savoir-faire ont été interrogés pour en écrire petit à petit l’histoire. Cette exposition et l’étude qui l’accompagne sont une étape majeure dans la constitution de cette mémoire, un témoignage du profond attachement qui réunit les deux institutions. »

Delphine Pinasa & Martine Kahane.

La scénographie de l’exposition :

La scénographie de l’exposition se dessine à partir d’une vision kaléidoscopique pour une immersion dans l’univers de l’Opéra de Paris, soit dans l’opulence et l’ampleur historique du Palais Garnier, soit dans la force technologique de l’Opéra Bastille. L’espace est emballé d’un univers de photos géantes qui reflètent la richesse monumentale et sculpturale, les ors et les pourpres, des détails – insolites et inconnus du public – du Palais Garnier et l’équilibre, la lumière, le mouvement et l’envol vers le futur de l’Opéra Bastille. Ces images s’emboitent, se plient, se reflètent dans des lamelles de miroir proposant sans cesse à l’oeil du visiteur de recomposer l’image. Dans cet univers, la scénographie fait surgir une présentation des différentes esthétiques qui ont fait les grands moments de ces établissements durant les décennies successives, à travers la réalisation des costumes par les Ateliers et les évolutions des techniques, du style et des matières. Les costumes prennent place, comme épinglés scientifiquement dans la lumière, dans les grandes vitrines cadrées de velours rouge pour l’Opéra Garnier ou cernées de métal sombre pour l’Opéra Bastille. Deux fresques lumineuses avec des éléments photographiques témoignent de la vie de ces lieux prestigieux à travers les deux grandes guerres, des fêtes officielles et mondaines et de l’utilisation politique de l’institution.

Au final, le visiteur évolue au coeur de cemouvement général du kaléidoscope. Il mêle et fragmente à grande échelle par un jeu de miroirs, les images de la brillance et de l’or du Grand Foyer du Palais Garnier, avec l’envol des balcons suspendus, des traits lumineux de la grande salle de l’Opéra Bastille. Des costumes de différents ballets, mélangeant les époques, sont en mouvement temporisé dans ce décor. Pour le jeune public, une médiation s’inspire, comme un fil conducteur, de tous les lieux et les étapes du roman de Gaston Leroux « Le Fantôme de l’Opéra» dans une interactivité insolite.

En partenariat avec

Commissariat de l’exposition et direction artistique

Martine Kahane

Commissaire

Conservateur général des bibliothèques Martine Kahane a été de 2006 à 2011 la directrice du Centre national du costume de scène. Elle s’est attachée pendant trente-cinq ans à participer à la constitution de la mémoire de l’Opéra national de Paris. Elle a d’abord dirigé la Bibliothèque-Musée de l’Opéra (qui dépend de la BnF), avant de créer et de diriger le Service Culturel de l’Opéra national de Paris, à la demande d’Hugues Gall alors directeur de l’Opéra national de Paris. Le Palais Garnier est sa terre d’élection, le XIXe siècle sa période favorite, La Petite danseuse de quatorze ans de Degas son oeuvre préférée, d’où une vingtaine d’expositions et autant de publications sur l’architecture de Charles Garnier, les ateliers de costumes et la compagnie du Ballet de l’Opéra, les Ballets Russes de Diaghilev…Elle est aujourd’hui présidente des Arts Florissants.

Delphine Pinasa

Commissaire

Directrice du CNCS depuis 2011, Delphine Pinasa est historienne de l’art, spécialiste des costumes de scène. Responsable du Service Patrimoine des costumes à l’Opéra national de Paris de 1993 à 2005, elle a d’abord travaillé au Victoria & Albert Museum, département Textiles and Fashion, à Londres et au Ministère de la Culture et de la Communication. Commissaire de nombreuses expositions (Christian Lacroix, costumier, Vestiaire de Divas, Déshabillezmoi ! Les costumes de la pop et de la chanson, Artisans de la scène, etc.), Delphine Pinasa a publié de nombreux ouvrages en relation avec l’histoire des costumes de scène.

Alain Batifoulier

Scénographe

Après des études à l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon, il se consacre à la scénographie, à la création de costumes pour le spectacle, au design et au graphisme pour les expositions. Au théâtre, auprès de metteurs en scène comme Daniel Mesguich, Marcel Maréchal, Pierre Pradinas,Philippe Faure. Plus de cent cinquante réalisations illustrant des grands classiques : Euripide, Shakespeare, Molière, Racine…et des contemporains : Valère Novarina, Charles Juliet, Jacques Audiberti… Il travaille pour la création d’oeuvres musicales contemporaines mais aussi pour le lyrique à l’Opéra de Paris ou au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles. Il réalise également des mises en espace d’expositions pour la Bibliothèque nationale de France, le Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris ou le CNCS pour Les Insolites (2011) et L’Envers du décor (2012). Dans le domaine de l’art contemporain, une longue collaboration avec le Passage de Retz, et une présence renouvelée à l’Espace Culturel Louis Vuitton à Paris.

Simon de Tovar

Scénographe

Diplômé de l’ATEP (école de communication visuelle et de design graphique), il monte un atelier de décor à Paris et partage ses activités entre le design de meubles et de luminaires, la scénographie évènementielle et est associé comme scénographe et graphiste avec Alain Batifoulier depuis plus de 10 ans pour des expositions à la Bibliothèque nationale de France, au Musée Carnavalet, au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, au Musée Galliera, à la Maison de Victor Hugo, au CNCS ainsi qu’à l’Espace Culturel Louis Vuitton à Paris.