Christian Lacroix, costumier

Du 03 juin 2007 au 11 novembre 2007

Comment un grand couturier habille-t-il la scène ? Comment un magicien des couleurs, un amoureux des étoffes chatoyantes, un sculpteur des formes et des volumes, un alchimiste des dentelles, des galons, des ruchés et autres frivolités transforme-t-il les artistes en donnant leur habit aux personnages d’œuvres chorégraphiques, lyriques et théâtrales représentées sur les plus grandes scènes nationales et internationales ?

Depuis plus de vingt ans, avant même la création de sa maison de couture, Christian Lacroix officie avec un bonheur constant dans les coulisses des ateliers des théâtres, conjuguant science de la technique de la haute couture et savoir-faire artisanaux, trucs et astuces de la scène, respect des œuvres et sensibilité personnelle.

Christian Lacroix aime à évoquer ses premiers pas dans la couture, alors que dès ses plus jeunes années, en rentrant du théâtre, il réinterprétait les costumes qu’il venait de voir sur le plateau.

Comme en écho à cette vocation initiale, le Centre national du costume de scène organise la première grande manifestation autour du travail de Christian Lacroix pour le spectacle.

Cette exposition présente plus de 200 costumes et maquettes de costumes créés par Christian Lacroix et réalisés dans des ateliers de couture spécialisés dans les arts de la scène. Un panorama de plus de vingt-cinq productions de ballet, de théâtre et d’opéra, parmi lesquels :

  • Pour le ballet : « Gaité parisienne », chorégraphie de Mikhaïl Barysnikov pour l’American Ballet Theater à New York; « Les Anges ternis », chorégraphie de Karole Armitage; « Shéhérazade », chorégraphie de Blanca Li pour l’Opéra national de Paris; « Cendrillon » à l’Opéra de Vienne; « La Valse des bonbons », pour la télévision Autrichienne.
  • Pour le théâtre : « Chantecler », mise en scène de Jean-Luc Tardieu pour la Maison de la Culture de Nantes; « Otello et Phèdre », deux mises en scène d’Anne Delbée pour le Théâtre 14 et la Comédie-Française à Paris; « Les Caprices de Marianne », mise en scène de Lambert Wilson aux Bouffes du Nord.
  • Pour l’opéra : « Carmen », mise en scène d’Antoine Bourseiller aux Arènes de Nîmes; « Cosi fan tutte », « Il Re pastore », « Eliogabalo », trois opéras mis en scène par Vincent Boussard pour le Théâtre de la Monnaie à Bruxelles.

Commissariat de l’exposition et direction artistique

Christian Lacroix

Direction artistique

Il vit et travaille à Paris et à Arles, sa ville natale. Après des études de lettres classiques et d’histoire de l’art, il ne s’imagine ni peintre, ni professeur, ni conservateur de musée et se dirige vers la mode et le costume, chez Hermès, puis Guy Paulin, à Paris, en Italie et au Japon. Il prend la direction artistique de la maison Jean Patou de 1982 à 1987, avant que Bernard Arnault ne fonde la maison Christian Lacroix. Parallèlement, il signe dès les années 1980 les maquettes de nombreuses productions de théâtre, opéra ou ballet en France (Opéra, Comédie-Française, Opéra Comique, Festival d’Aix, Marseille) et à l’étranger (la Monnaie de Bruxelles, Met de New York, Opéras de Vienne et Berlin). À l’Opéra de Paris, il signe : Cendrillon (P. Maxwell Davis, 1986), Les Anges ternis (K. Armitage, 1987), Joyaux (G. Balanchine, 2000), Shéhérazade (B. Li, 2001). Depuis 2000, il développe des activités de designer plus industriel (tgv, hôtels, cinémas Gaumont) et de scénographe de son propre travail, activités devenues prépondérantes depuis la récente fin de ses activités de couturier (Centre national du costume de scène, musée de la Mode et musée des Arts Décoratifs en 2007, musée Réattu, musée Marmottan…).

 

Michel Albertini

Scénographie

Michel Albertini mène parallèlement une carrière d’auteur, de metteur en scène, d’acteur et de scénographe. Né dans le sud de la France, il y a croisé Roland Petit et Zizi Jeanmaire qui l’ont entraîné dans leurs ballets autour du monde. Ami de Louis Aragon et d’Antoine Vitez, il a accompli ses études théâtrales au Conservatoire National de Paris Lauréat « Villa Médicis », il a vécu quelques temps à New York. La rencontre avec les deux auteurs William Burroughs et Brion Gysin a été déterminante. A Broadway, il a également travaillé à la création de « 36 Popular Front », la comédie musicale d’Etienne Roda Gil. En Europe, il a participé à plusieurs films et feuilletons, au service des metteurs en scène les plus aventureux, jouant avec Sophia Loren, Sophie Marceau, Alain Delon, Mélanie Griffith… A Berlin, il a interprété « Das Lederrman », « L’homme de cuir », sous la direction de R.W Fassbinder, à Venise, « Le Martyre de Saint Sébastien » de d’Annunzio et Debussy, mis en scène par Pier Luiggi Pizzi au Théâtre de la Fenice, à Montréal, il a été acteur de séries populaires. Michel Albertini a écrit plusieurs pièces de théâtre, créées dans différents théâtres parisiens, notamment « Les Merdicoles » à la Comédie Française. Il est d’autre part l’un des auteurs de romans d’amour les plus lu en France – une dizaine de titres tels que « Les Orphelins de Nha Trang », « Les amants du Séisme », «L’amour a deux visages »… ont été publiés dans diverses collections.

 

Delphine Pinasa

Directrice déléguée du CNCS, commissaire de l’exposition
Delphine Pinasa, alors directrice déléguée du CNCS, a assuré le commissariat de l’exposition « Au fil des fleurs, scènes de jardins ». Delphine Pinasa est aujourd’hui directrice et conservateur
du CNCS. Cette historienne de l’art, spécialiste du costume de scène et ancienne directrice déléguée du CNCS depuis 2005 a œuvré pour le Victoria & Albert Museum à Londres,
le Ministère de la Culture et de la Communication, puis l’Opéra national de Paris
de 1993 à 2005, où elle a notamment été responsable du fonds muséographique des costumes, puis chef du service Patrimoine Costumes de ce théâtre à partir de 2001. Delphine
Pinasa a été la commissaire de nombreuses expositions en France et à l’étranger et a publié plusieurs ouvrages, en relation avec ces expositions comme avec l’histoire des costumes de scène.