Pourquoi la marionnette ?

Plus qu’une technique, plus même qu’une discipline artistique, les formes marionnettiques sont des instruments pour la scène – comme on parlerait d’instruments de musique, en considérant techniques de fabrication et interprétation, timbres, registres, tessitures et répertoires. Ils sont autant de possibilités nouvelles pour interpréter, mettre en scène, imaginer et faire imaginer. Qu’elle occupe seule l’espace scénique ou partage le plateau avec comédiens, chanteurs ou danseurs, la marionnette est partie prenante d’un ensemble qui comprend des éléments de scénographie, des costumes, des voix et des sons, des lumières… Ce sont donc d’abord des spectacles, et pas seulement des objets, que présente l’exposition : spectacles de théâtre, de danse ou d’opéra, créations contemporaines ou mise en scène des grandes textes du répertoire (Dom JuanLe MisanthropeLe CidFaust, ou encore Beckett, Minyana, Novarina…). En une quinzaine de tableaux, le parcours explore les possibilités en matière de personnages, de gestes ou d’actions qu’offrent les arts de la marionnette, ainsi que la façon dont ils ont joué à renouveler la dramaturgie et la mise en scène (notamment avec les avant-gardes), à réinvestir et réinventer des répertoires et des genres dramatiques (la féérie, les genres satiriques), à hybrider les genres scéniques (petites et grandes formes de l’opéra, de la danse, du cirque ou du cabaret) et à déplacer les frontières des genres artistiques (arts plastiques et installation, expérimentations avec la matière)… Il esquisse un paysage esthétique de la scène marionnettique et met en évidence des échos, des années 1920 à la scène contemporaine.