L’envers du décor

Du 28 janvier 2012 au 20 mai 2012

Première exposition au Centre national du costume de scène et de la scénographie consacrée à la mise en scène théâtrale, aux décors et aux trucages, « L’Envers du décor » est un voyage historique, ludique et interactif dans les coulisses de la scène au XIXe siècle.

Soulevant le rideau de scène, le visiteur découvrira un monde qui d’habitude lui est caché, celui des coulisses. Fonctionnement de la machinerie, mouvement des décors et trucages lui seront « décortiqués » au fil d’un parcours de vitrines animées. Pour conclure, il terminera son voyage dans l’envers du décor par une plongée dans les «dessous» du plateau, il sera alors prêt à monter sur scène ou à y disparaître… tel le fantôme de l’Opéra.

Un guide d’exception

Catherine Join- Dieterle est passée maître ès- décors pour cette riche et passionnante époque de l’histoire théâtrale qu’est le XIXe siècle. Par tradition familiale comme par amour de la recherche, puisqu’elle a consacré sa thèse et aussi une importante publication à ces magiciens de l’illusion que furent les grands décorateurs du temps, Cicéri, Séchan, Chaperon, Dièterle… Elle a réuni pour cette exposition des œuvres majeures et les a minutieusement organisées pour conduire le visiteur dans ce monde enchanté de la scène.

Des vitrines animées

Alain Batifoulier et Simon de Tovar, scénographes de l’exposition, ont conçu huit vitrines mécanisées contenant chacune un célèbre décor reconstitué : le cloître dans Robert le Diable, opéra de Meyerbeer, la place de Constance dans La Juive, opéra d’ Halévy, le tombeau de Charlemagne dans Hernani, pièce de Victor Hugo, la forêt enchantée dans le ballet de Taglioni, La Sylphide, l’écroulement du temple dans Samson et Dalila, opéra de Saint-Saëns, la place d’Alexandrie dans le ballet Les Amours d’Antoine et de Cléopâtre, le fameux escalier du décor du dernier acte de Chatterton, pièce d’Alfred de Vigny, le temple de Vulcain dans Aïda, opéra de Verdi.

Des éléments de machinerie

De part et d’autre de ces reconstitutions de décors, des éléments de machinerie articulés et projetés, expliqueront mieux que tout discours le fonctionnement du théâtre. Le visiteur découvrira, par exemple, ici les trappes anglaises et les cabestans, là les changements à vue et les effets lumineux…
Des boîtes, réalisées par les services techniques de la Site Officiel Comédie-Française et de l’Site Officiel Opéra national de Bordeaux, permettront aux visiteurs de manipuler eux-mêmes la machinerie théâtrale.

Des maquettes originales de décors du XIXe siècle

Parallèlement à ces reconstitutions, seront exposés de magnifiques dessins, aquarelles, huiles, esquisses de décors datant du XIXe siècle, accompagnées de théâtres miniatures et de quelques maquettes en trois dimensions. Le visiteur admirera par exemple la maquette construite du « Vieux Paris », tableau 2 de l’acte V des Huguenots, opéra de Meyerbeer, une des œuvres symboliques du « grand opéra » ou opéra historique, qui naquit au XIXe siècle et triompha partout en Europe.

L’importance des décors de scène au XIXe siècle

La réunion de ces divers éléments illustrera l’importance prise par la scénographie au XIXe siècle à la Comédie-Française et à l’Opéra de Paris. Ces grands théâtres institutionnels ne craignirent plus alors d’adopter les trucages, souvent conçus pour les spectacles de fééries représentés sur les scènes qualifiées alors de secondaires, inventions à grands effets qui, au début du siècle, étaient jugées indignes des scènes prestigieuses.
Ces scénographies nouvelles sont au service d’une révolution, celle de ces genres nouveaux, le drame, l’opéra historique, le ballet romantique qui démodent la tragédie parlée et lyrique en vogue jusque-là.

Visite virtuelle de l’exposition

Cette exposition a été réalisée grâce aux prêts de la Bibliothèque nationale de France (Bibliothèque – Musée de l’Opéra, Département des Arts du Spectacle), de la Bibliothèque – Musée de la Comédie-Française, des Maisons Victor Hugo, de l’Opéra national de Bordeaux, et de collectionneurs.

Commissariat de l’exposition et direction artistique

Catherine Join-Diéterle

Conservateur général honoraire des musées de la Ville de Paris

Une thèse de doctorat sur la décoration théâtrale à l’Opéra de Paris dans la première partie du XIXe siècle et un ouvrage sur le même sujet ont conduit le CNCS à confier le commissariat de l’exposition « L’envers du décor » à Catherine Join-Diéterle. Elle a effectué toute sa carrière à la Ville de Paris, au Petit Palais puis au musée Galliera, musée de la Mode dont elle a été le conservateur général. Elle a été le commissaire des expositions, « Robes du soir », « Givenchy », « Sous l’Empire des crinolines ». Elle enseigne à l’Ecole du Louvre où elle a créé la chaire de la Mode et du Costume.

Alain Batifoulier

Scénographe, créateur de costumes, muséographe d’expositions
Après des études à l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon, il se consacre à la scénographie, à la création de costumes pour le spectacle, au design et au graphisme.
Au théâtre, auprès de metteurs en scène comme Daniel Mesguich, Marcel Maréchal, Pierre Debauche, Jean-Louis Martin-Barbaz, Pierre Pradinas, Philippe Faure. Plus de cent cinquante réalisations illustrant des grands classiques : Euripide, Shakespeare, Molière, Racine… et des contemporains : Valère Novarina, Charles Juliet, Jacques Audiberti…
Il travaille pour la création d’œuvres musicales contemporaines : Marius Constant, Luciano Berio, Bruno Maderna, pour le lyrique à l’Opéra de Paris avec Carmen, au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles pour La Passion de Gilles de Rais de Philippe Boesmans (création) et à la Scala de Milan pour Il Giardino Religioso de Bruno Maderna.
Il réalise également des mises en espace d’expositions à la Bibliothèque nationale de France pour plus de onze projets dont le dernier « Ionesco » en 2009, le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme avec « La Splendeur des Camondo » en 2009, le Musée Galliera « Sous l’Empire des Crinolines » en 2008, le Musée Carnavalet avec entre autres « le Paris des Misérables » en 2008 et, dans le domaine de l’art contemporain, une longue collaboration avec le Passage de Retz, une présence renouvelée à l’Espace Louis Vuitton.

Simon de Tovar

Scénographe graphiste
Diplômé de l’ATEP (école de communication visuelle et de design graphique), il monte un atelier de décor à Paris et partage ses activités entre le design de meubles et de luminaires, la scénographie événementielle et est associé comme scénographe et graphiste avec
Alain Batifoulier depuis plus de 10 ans pour des expositions à la Bibliothèque nationale de France, au Musée Carnavalet, au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, au Musée Galliera, à la Maison de Victor Hugo ainsi qu’au Musée de l’Automobile de Mulhouse.