Indémodable !
Indémodable, le cabaret puise ses origines dans les cafés-concerts parisiens du milieu du XIXe siècle, où chacun pouvait venir boire, fumer, écouter d’authentiques chanteurs ou tenter de monter sur scène. Lieux de rencontres variées plus ou moins prévisibles, lieux de diversité, de mixité sociale et d’émancipation, ces cafés-concerts élargissent peu à peu leur programmation à une large palette de propositions artistiques au cours du XIXe siècle. Ouvrent alors des établissements de « variété », dont les Folies Bergère est le premier en 1869, puis d’authentiques « cabarets » à commencer par le Chat Noir en 1881, puis le Moulin Rouge en 1889, année qui voit la réouverture du Paradis Latin qui passe alors de Théâtre à lieu d’« excentricités ».
Le music-hall, terme apparu en Angleterre, se diffuse dans toutes les capitales d’Europe entre la fin du XIXe siècle et les années 1930, sur un modèle cousin du cabaret et une recherche de toujours plus de glamour, de faste et d’émerveillement. Paris voit alors fleurir de nombreuses salles qui s’emparent de cette forme de spectacle, fréquentées par une foule de spectateurs français et étrangers. Les Folies Bergère, le Paradis Latin, le Moulin Rouge, le Lido, le Casino de Paris, l’Olympia, l’Alhambra, Bobino… connaîtront cependant différentes évolutions au cours de leur existence. Aujourd’hui, certaines de ces institutions perpétuent le merveilleux des spectacles de revues, montrant une vitrine de la création française, qui attire toujours un public national et international.
En parallèle de ces shows à grand spectacle, un cabaret plus intimiste reste présent, à Montmartre comme rive gauche, dans des soirées qui font écho aux revendications et évolutions sociales. Depuis Chez Michou, où le transformisme permet aux couples gays de se divertir dès 1956, jusqu’aux caves du quartier latin où la jeunesse des années 1960 se dévergonde sur des rythmes endiablés, les cabarets et leurs succédanés voient émerger de nouvelles formes artistiques.
En ce début de XXIe siècle, les cabarets, de plus en plus nombreux, s’affirment totalement dans le paysage de la création contemporaine. Jouant des codes sociétaux, de la liberté d’expression, de l’émancipation du genre et de la fête, ils se positionnent aux croisements des sujets actuels et des esthétiques en renouvellement.