L’Opéra Comique et ses trésors
Du 07 février 2015 au 06 septembre 2015
Inaugurée le 7 février, l’exposition L’Opéra Comique et ses trésors présentée au CNCS dans le cadre du Tricentenaire de la célèbre salle lyrique, a déjà accueilli 25.000 visiteurs. Fort de ce succès qui place l’exposition en tête des expositions les plus fréquentées (+15% par rapport à l’exposition programmée à la même période en 2014), le CNCS joue les prolongations jusqu’au 6 septembre. L’occasion est ainsi donnée aux visiteurs de profiter des longs week-ends et vacances d’été pour découvrir en famille l’Opéra Comique en compagnie des héroïnes qui ont marqué son histoire : Giullietta des Contes d’Hoffmann d’Offenbach, Manon de Massenet, Ciboulette de Reynaldo Hahn ou Carmen de Bizet. Une histoire mouvementée, mise en scène par Macha Makeïeff, qui invite les curieux à s’aventurer dans ce théâtre de l’intime, du sentiment et de l’émotion qu’est l’opéra-comique. Tout l’été, les visiteurs pourront aussi profiter de nombreuses animations autour de l’exposition, visites nocturnes ou jeune public, concerts, spectacles et projections en plein air…
Dans une scénographie de Macha Makeïeff, les oeuvres dévoilées dans des décors qui font revivre l’esprit des spectacles, racontent l’histoire mouvementée de la salle parisienne et de l’art tricentenaire du costume sur lequel repose la magie du spectacle lyrique. Des débuts forains de l’Opéra Comique à la fin du règne de Louis XIV jusqu’aux retentissantes créations de ces dernières années sous la direction de Jérôme Deschamps, en passant par les oeuvres majeures que sont Carmen de Bizet et Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach, l’exposition relate la passionnante histoire de l’art lyrique français, riche en chefs-d’oeuvre et en innovations, mais aussi en drames, en catastrophes et en épisodes truculents.
La naissance du genre opéra-comique, début du parcours de l’exposition
L’opéra-comique (où les morceaux chantés s’intègrent à du théâtre parlé) naît dans les foires parisiennes, manifestations saisonnières qui brassaient les classes sociales de l’Ancien Régime, loin de la Cour figée de Versailles et du Roi-Soleil déclinant. Répondant au besoin de rire des Parisiens, l’opéra comique se distingue par son esprit satirique, son inventivité scénique et son art d’impliquer les spectateurs dans son jeu, quitte à moquer les grandes institutions royales. Dès le début du XVIIIe siècle se dessinent les deux spécificités de son art du costume : la vérité et le caractère. Le faste et l’effet compteront toujours moins que la lisibilité, la pertinence, le soin du détail et l’efficacité dramatique. Miroir de la société qui le plébiscite, l’opéra-comique en décline les rêves et les aspirations.
Une visite rythmée par des héroïnes d’opéra
De salle en salle, le visiteur découvre les thèmes majeurs de l’histoire du répertoire développés autour d’héroïnes emblématiques. Guidé à travers un parcours historique et thématique par Giullietta des Contes d’Hoffmann d’Offenbach, Manon de Massenet, Ciboulette de Reynaldo Hahn ou Carmen de Bizet, le curieux s’aventure dans ce théâtre de l’intime, du sentiment et de l’émotion qu’est l’opéra-comique.
Une reconstitution des salles emblématiques de l’Opéra Comique
Deux salles mythiques de l’Opéra Comique sont reconstituées dans l’exposition : le foyer de la Salle Favart et le Central Costumes. Dans la première, une abonnée grincheuse introduit de manière décalée le visiteur à l’histoire de l’institution à travers ses scandales, ses ragots, ses catastrophes… Le visiteur découvre ensuite une reconstitution du Central Costumes, un lieu magique de création de costume mais aussi de recherche, pionnier aujourd’hui pour la teinture naturelle dont quelques secrets sont révélés.
Le CNCS dévoile ainsi ses plus anciens costumes, dont certains n’ont encore jamais été exposés. En regard, l’Opéra Comique présente les savoir-faire de son atelier et les plus brillantes réalisations des saisons dirigées depuis 2007 par Jérôme Deschamps. Eclectisme, foisonnement, fantaisie et recherche de vérité caractérisent cet art tricentenaire du costume sur lequel repose la magie du spectacle lyrique.
Personnages et interprètes de l’Opéra Comique accueillent les visiteurs lors d’un parcours à la fois historique et thématique qui se développe en quatorze salles d’exposition. Plus d’une centaine de costumes sont mis en scène dans des décors qui font revivre l’esprit des spectacles et la beauté de la Salle Favart, à l’aide d’accessoires, d’éléments de décor, d’archives, de vidéos et de reportages.
Des débuts forains de l’institution, à la fin du règne de Louis XIV, jusqu’aux retentissantes créations de ces dernières années, en passant par les titres majeurs que sont Carmen de Bizet, Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach et bien d’autres, les visiteurs arpentent la passionnante histoire de l’art lyrique français, riche en chefs-d’œuvre et en innovations, mais aussi en drames, en catastrophes… et en épisodes truculents !
L’Opéra Comique
Ouvert au public en février 1715, l’Opéra Comique est l’une des trois plus anciennes institutions théâtrales de France avec l’Opéra et la Comédie-Française. Son tricentenaire, inscrit au calendrier des Commémorations nationales, est célébré par plusieurs manifestations patrimoniales : expositions, spectacles, publications, colloques et événements numériques.
Cette manifestation en région permettra de rappeler que le répertoire de l’Opéra Comique fut longtemps le plus joué dans les provinces, le plus perméable aux cultures régionales, le plus accueillant pour des artistes formés dans toute la France.
Commissariat de l’exposition et direction artistique
Agnès Terrier
Commissaire
Agrégée de Lettres modernes, docteure ès Lettres et premier prix de recherche en Culture musicale du Conservatoire de Paris (CNSMDP), Agnès Terrier est dramaturge et conseillère artistique de l’Opéra Comique depuis 2007, après avoir travaillé successivement à l’Opéra de Paris puis au Festival d’Aix-en-Provence. Dans le cadre du Tricentenaire de l’Opéra Comique, elle contribue également au commissariat de l’exposition De Carmen à Mélisande, drames à l’Opéra Comique, qui ouvrira au Petit Palais le 18 mars 2015. Elle a publié Le Billet d’Opéra (Flammarion, 2000), L’Orchestre de l’Opéra de Paris (La Martinière, 2003, prix des Muses du beau livre) et, avec Alexandre Dratwicki chez Symétrie, les colloques de l’Opéra Comique : L’Invention des genres lyriques français et leur redécouverte au xixe siècle (2010), Le Surnaturel sur la scène lyrique (2012). Elle est par ailleurs professeure de diction et de prosodie françaises au CNSMDP depuis 2002.
Macha Makeïeff
Scénographe
Auteur, metteur en scène, plasticienne et scénographe, Macha Makeïeff dirige La Criée, Théâtre national de Marseille depuis le 1er juillet 2011. Actuellement, Macha Makeïeff travaille à sa prochaine création : Trissotin ou les Femmes savantes de Molière (création juin 2015 aux Nuits de Fourvière). Avec Jérôme Deschamps, elle a écrit et mis en scène plus de vingt spectacles de théâtre dans le cadre de leur compagnie « Deschamps et Makeïeff » et fonde en 2000 « Les Films de mon Oncle », qui se consacre à la restauration et au rayonnement international de l’oeuvre du cinéaste Jacques Tati. En 2009, elle est commissaire et scénographe de l’exposition Jacques Tati, 2 Temps 3 Mouvements à la Cinémathèque Française, grande rétrospective de l’oeuvre du cinéaste présentée également à Gand en 2010 et 2011. À l’opéra, elle réalise de nombreuses mises en scène et signe notamment L’Enlèvement au sérail de Mozart (décors de Miquel Barcelo), Moscou, quartier des Cerises de Chostakovitch, La Calisto de Cavalli au Théâtre des Champs-Élysées (2010) ainsi que Le Boeuf sur le toit de Darius Milhaud et Les Mamelles de Tirésias de Francis Poulenc à l’Opéra de Lyon et à l’Opéra Comique (2010-11). Dans les années 90, elle invente le style Deschiens qui fait les grandes heures de Canal + et marque fortement toute une génération. Proche des Moriarty, elle réalise des costumes de scène pour divers artistes de variété. Elle collabore également avec Vincent Delerm pour son dernier spectacle, Memory (Bouffes du Nord, décembre 2011). Elle a été directrice artistique du Théâtre de Nîmes de 2003 à 2008. De 2009 à 2011, elle préside le fonds d’aide à l’innovation audiovisuelle au CNC. Macha Makeïeff crée également des identités visuelles et sentimentales pour de nombreux spectacles, expositions et événements. Elle expose dans des lieux aussi divers que la Fondation Cartier, le Musée des Arts Décoratifs de Paris, le festival de Chaumont-sur-Loire ou la Grande Halle de la Villette, le Carré d’Art… Elle publie chez Actes Sud Beaux Restes, Nouveau bréviaire pour une fin de siècle, Poétique du Désastre, Inventaire d’un spectacle et dans différentes revues.
Delphine Pinasa
Directrice du CNCS
Delphine Pinasa est directrice et conservateur du CNCS. Cette historienne de l’art, spécialiste du costume de scène et ancienne directrice déléguée du CNCS depuis 2005 a oeuvré pour le Victoria & Albert Museum à Londres, le Ministère de la Culture et de la Communication, puis l’Opéra national de Paris
de 1993 à 2005, où elle a notamment été responsable du fonds muséographique des costumes, puis chef du service Patrimoine Costumes de ce théâtre à partir de 2001. Delphine Pinasa a été la commissaire de nombreuses expositions en France et à l’étranger et a publié plusieurs ouvrages, en relation avec ces expositions comme avec l’histoire des costumes de scène.