Quartier Villars
Une construction aux nombreuses prouesses techniques
La caserne fut un véritable champ d’expériences techniques avec les multiples possibilités de la maçonnerie clavée associée aux tirants métalliques incorporés : c’est l’ancêtre du béton armé, plus de cent ans auparavant.
Les grandes salles carrées sont couvertes par des voûtes plates dites sarrasines, plutôt utilisées dans l’architecture vernaculaire. D’une portée transversale de 8.80m pour une flèche de 80 cm seulement, elles sont composées de briques appareillées en lanières alternées de briques champ contre champ et de briques rangées bout à bout en double. Pour préserver ces voûtes si exceptionnelles dans un tel lieu, un procédé révolutionnaire dit « Rénofors coque » par imprégnation de résine pure au sein de couches successives de tissus de verre a été conçu.
Pendant la Seconde guerre mondiale, le Quartier Villars, interdit de troupes, reçoit les services de la préfecture, le tribunal, le bureau de poste et un détachement de la Kommandantur (1940-1942) chargé de la délivrance des laissez-passer.
La caserne est affectée à la gendarmerie mobile départementale à partir de 1948. Pour accueillir les familles des gendarmes, le site est réaménagé au début des années 1950. Le bâtiment principal est agrandi par la construction d’un étage supplémentaire et d’une nouvelle toiture.
Laissée à l’abandon depuis le départ des gendarmes en 1981, la caserne est vouée à la destruction. En 1983, le boulet de démolition est lancé dans la façade de l’avant-corps détruisant une partie de l’escalier monumental. Avec la mobilisation des moulinois, le classement aux Monuments Historiques de l’escalier en 1984 permet de sauver in extremis la caserne.
Les travaux de sauvegarde du domaine débutent en 1992. Deux ans plus tard le ministère de la culture décide de réhabiliter la caserne en un Centre national du costume de scène. Ce choix s’inscrit dans une démarche de décentralisation culturelle et de revalorisation du patrimoine français.
Élément emblématique et majestueux, l’escalier a été remonté, bénéficiant d’une restauration de son appareil en pierre de taille en grès de Coulandon et pierre volcanique. Les tirants de fer reliant les blocs ont été remplacés par de la fibre de verre.
Jean-Michel Wilmotte, célèbre architecte et designer français, a signé les aménagements intérieurs et la construction de la nouvelle aile dédiée à la conservation des collections de costumes.
Le Quartier Villars en quelques dates
- 1768 : début de la construction de la caserne
- 1782 : régiment de cuirassiers
- 1788-1912 : 10e régiment de chasseurs
- 1876 : 13e escadron du train des équipages
- 1914-1923 : 36e régiment d’artillerie avec 1040 hommes et 648 chevaux
- 1923-1929 : hussards et escadrons
- 1929-1948 : personnel des centres mobilisateurs de cavalerie et d’artillerie, puis garde républicaine mobile
- 1940 : services de la préfecture et local réservé à un détachement de la Kommandantur pour la délivrance des laissez-passer
- juin 1940 : incendie causé par les tirs d’artillerie allemands
- 1948-1981 : gendarmerie
- 1984 : Classé Monument Historique
- 1992 : début des travaux de sauvegarde du domaine
- 2006 : inauguration du CNCS
Le CNCS, une visite incontournable en Auvergne
Le Centre national du costume de scène occupe désormais le vaste bâtiment historique. Véritable hommage au spectacle vivant (i.e. ballet, opéra, théâtre, cirque), le CNCS met en scène ses collections de costumes pour émerveiller ses visiteurs.
L’ensemble des activités proposées par le musée sont distribuées sur quatre niveaux de 1 450 m2 chacun :
- au rez-de-chaussée : l’accueil du public et la billetterie, l’iconique Collection Noureev, la librairie-boutique, le café-brasserie, l’auditorium de 100 places.
- au 1er étage : les salles d’exposition temporaire divisées en salles-vitrines conçues comme de petites scènes et un espace aux dimensions plus impressionnantes et scéniques.
- au 2e étage : les salles dédiées aux ateliers pédagogiques, le centre de documentation, les salles de formation et de réunion, l’espace réservé à l’administration du musée.
- au 3e étage : les combles.